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Depuis le début de notre existence, nous nous construisons et nous nous reconstruisons dans le corps à corps que nous menons de toutes façons avec notre environnement. Nous apprenons divers schémas de fonctionnement organisant la vie sociale et culturelle. Une fois appris, cette trame de l’auto-soutien va de soi… jusqu’à ce qu’une période de crise la remette en cause...

Les quelques bribes de l’expérience d’accompagnement de Laura Perls rassemblées dans ‘’Vivre à la frontière’’ m’ont fait comprendre qu’elle était particulièrement attentive aux fonctions d’auto-soutien de l’humain dans sa pratique. « Ce qui m’intéresse », dit -elle, « c’est la coordination et l’alignement, qui permettent au corps en mouvement de recevoir son principal support de sa base et de la respiration ; le haut du corps peut ainsi se mouvoir et s’exprimer librement » (p. 17). Elle remarque aussi que « la respiration constitue la principale fonction de soutien (p. 82). Dans le cadre de sa pratique de la gestalt-thérapie, elle reprend ainsi à sa manière, le principe développé par la tradition taoïste : la transformation est partout et la Nature fait son chemin avec ou sans le consentement de l’humain. Toutefois, cette trame n’est pas figée : quand cet humain, se montre subtilement actif, il infléchit le cours des choses, il s’ouvre à l’expression de sa nature profonde ainsi qu’à celle de ses plus fines potentialités. Laura Perls a mis cette trame en actes.

 

Dans ma pratique de la gestalt-thérapie comme dans la démarche plus préventive qu’est l’écologie relationnelle, j’explore sur cette façon d’être subtilement actif pour ‘’nourrir la vie qui va ‘’. C’est un chemin d’amplification de la conscience et d’intégration de l’expérience qui renforce notre terreau d’élan vital, nos fonctions de construction et de reconstruction du ‘’vivant-dans-le-corps’’ que nous sommes. Un Qi Gong taoïste tel que le ‘’Hui Chun Gong’’, destiné à nous ‘’faire retrouver le printemps’’ est alors un moyen de ne jamais cesser de jouer avec quelques forces fondamentales qui structurent notre existence : le sol soutient l’ensemble de notre corps à travers nos appuis, tandis que la force de gravité nous apprend inlassablement à répartir notre masse corporelle dans un équilibre aussi économe que possible en énergie. Ce qui facilite une respiration ample, régulière et tranquille et toute la disponibilité au monde et à soi que permet cette qualité de respiration. La pratique de Qi Gong dont je m’inspire dans ma démarche d’écologie relationnelle et dans ma pratique de la gestalt-thérapie tient essentiellement de ce que propose par Ingrid Malenfant, qui anime des ateliers essentiellement en France, à Redon (35).